Le Journal du Mémorial

"Ne demandons pas à Dieu pourquoi de tels hommes devaient mourir à la guerre... Laissez-nous plutôt remercier Dieu que de tels hommes aient vécus..."
Général George S. Patton

Chemin des Dames

16 Avril 1917


Entre 1914 et 1918, ce sont sans doute plus de 500 régiments français, allemands, mais aussi britanniques, américains et italiens qui ont combattu au Chemin des Dames.
Avec Verdun, l'Argonne, la Somme et Ypres, le Chemin des Dames est l'un des grands champs de bataille de la guerre de 1914-1918.
   
Son nom est surtout associé à l'offensive française du printemps 1917, mais il y a eu d'autres batailles du Chemin des Dames.
Quatre ans durant, dès les premières semaines de la guerre et jusqu'aux derniers jours du conflit, des hommes sont tombés, par dizaines de milliers, sur les flancs ou sur les crêtes du fameux plateau qui domine la vallée de l'Aisne au sud et la vallée de l'Ailette au nord.


Offensive du 16 Avril 1917
:
A la tête des armées françaises depuis le début de la guerre, le général Joffre est remplacé le 13 décembre 1916 par Robert Nivelle.
                    
                   Général  Joffre                             Général Nivelle
Reprenant en partie le plan de Joffre, Nivelle promet d’opérer une percée décisive sur le Chemin des Dames « en 24 ou 48 heures ».

Plusieurs fois reportée, notamment suite au repli stratégique allemand sur la ligne Hindenburg (ou Siegfried), et même remise en cause (le 6 avril, Nivelle propose sa démission qui est refusée), l’offensive est finalement fixée au 16 avril à 6 heures du matin.
       

Plus d’un million d’hommes ont été rassemblés sur un front de 40 km entre Soissons et Reims : placée en réserve, la Xe armée est chargée d’exploiter les succès des Ve et VIe armées qui doivent rompre le front.

Pour la première fois du côté français, des chars d’assaut doivent être engagés.


Une longue et intense préparation d’artillerie qui commence le 2 avril, compromet tout effet de surprise et surtout, ne détruit que très partiellement les défenses allemandes.


Le 16 avril, quand les premières vagues s’élancent à l’assaut du plateau du Chemin des Dames, elles se heurtent à des barbelés souvent intacts et elles sont fauchées par le feu des mitrailleuses allemandes.
         
Le mauvais temps (pluie, neige et froid) n’est pas sans conséquences, en particulier dans les bataillons de tirailleurs sénégalais, des troupes en fait recrutées dans toute l’Afrique occidentale française, de Cotonou à Bamako et d’Abidjan à Tombouctou.
Dès les premières heures, l’offensive apparaît comme un échec sanglant.
Or, malgré des pertes particulièrement élevées (30 000 tués et 100 000 blessés en 10 jours du 16 au 25 avril) et en dépit de ses promesses, Nivelle s’obstine au-delà des « 24 ou 48 heures » annoncées…
En un mois, il y aura 270 000 victimes.


Avec cet échec dramatique, la désillusion est immense chez les poilus. Ils ne supportent plus les sacrifices inutiles et les mensonges de l'état-major. Des centaines de mutineries éclatent çà et là.
Le général Nivelle est limogé dès le 29 avril et remplacé par le général Pétain, auréolé par ses succès à Verdun.